Un ultra beau et fort

Lundi matin, il pleut. Je me lève et mes muscles me rappellent que le week-end a été sportif.

Les images de montagne trottent encore dans ma tête. Je vais essayer de rassembler celles-ci pour vous donner un aperçu de cet ultra tour du Beaufortain.

20140721-100552-36352672.jpgLe parcours s’élance au bord du plan d’eau de Queige (530 mètres d’altitude) où notre bande (4 badbornes et notre super assistant Thierry) avons passé notre courte nuit en mode camping.

Samedi 19 juillet. Réveil 2h30.  Ça pique un peu les yeux. Assez rapidement, tout le monde s’habille, déjeune.

20140721-153439-56079969.jpgAu programme 105 kms et 6400 mètres de dénivelé positif !

Après avoir été badgés, nous nous rassemblons sur l’aire de départ.

Nous sommes un peu plus de 400 coureurs pour un peu plus de 400 bénévoles. 

François-portraitFrançois Camoins président de l’organisation, défend les valeurs d’un trail montagnard authentique et refuse de tomber dans la marchandisation et la course de masse.

C’est en toute simplicité que nous échangerons quelques mots, tôt le matin du départ et à nouveau tôt le matin de l’arrivée!

Bravo à toute son équipe vraiment au petit soin et chaleureuse. Toujours prête à zapper notre dossard et nous alimenter avec le sourire.

20140724-184043-67243389.jpgBien. Revenons à nos chamois!

4h le départ est donné. A partir de là, je perdrai rapidement le fil avec la notion de l’heure exacte. Seul compte alors le chemin parcouru et ma montre qui m’affiche mon temps de course.

20140721-163918-59958134.jpgNous rencontrons un parcours technique composé de sentiers monotraces, des crètes avec des vues à tomber par terre, des alpages avec des vaches et des vaches, des cols dont les noms m’échappent mais qui restent tatoués sur mes cuisses !

C’était grandiose et majestueux!

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Du côté des badbornes, Olivier va survoler la course.

Nous le perdrons de vue au bout de 20 minutes pour le retrouver sur la ligne d’arrivée 24 heures plus tard. Respect. Avec ses chevilles multidirectionnelles, sa capacité à se ravitailler en eau, boire une soupe, manger un bout de pomme, le tout en même temps et en 36 secondes top chrono, cet homme est conçu pour ce type d’effort !

Benoit et Damien feront course commune une grande partie du parcours. Alternant à tour de rôle les coups de moins bien et de pleine bourre! Nous nous croiserons sur les derniers ravitos.

La fin de course se fera avec Damien dans cette interminable descente de nuit pour rejoindre Queige où tout se joue au mental.

En ultra-trail, dans ces moments de moins bien, un simple détail peut changer la course :un café, une casquette, un rouleau de strapping.

Il peut même prendre forme humaine. Thierry a été l’assistant providentiel! Présent sur les ravitapatagonia-suffer-better-1illements, n’hésitant pas à nous accompagner sur des portions de course.

Avec Alex, le deuxième supporter, ils nous ont soutenu moralement de bout en bout. Merci les gars !

Au classement final, plus de 50% d’abandons, nous terminons presque groupés: Olivier 22h32, Benoit 24h30, Damien et Cédric 24h59.

Physiquement, nous avons tenu le choc. Personne n’a souffert de crampes. Au tableau des blessures, une entorse et quelques ampoules sont à déplorer.

Psychologiquement, à part Mr CCC déjà formaté à ce type d’épreuve, on a quand même bien morflé. Je crois qu’il me faut encore quelques jours pour bien réaliser, assimiler.

images-1Passé la ligne d’arrivée, pour ma part, j’étais harassé et j’éliminais de mon vocabulaire le mot ultra. Adieu la diagonale des fous et les courses de plus de 100kms.

Alors pourquoi tout ça?

Pour se confronter avec soi-même, pour ces moments d’euphories, seul, mais en communion avec mes proches qui rentraient et sortaient dans ma tête. Des montées de larmes qui me galvanisaient en pensant à ma douce, mes filles, mes amis Seb, Lolo, Zaza, Jorge…

Pour le flot d’émotion, la joie d’être finisher c’est comme souffler ses bougies d’anniversaire. Cela ne dure qu’un instant mais cela nous fais grandir course après course.

La joie de vivre un truc hors norme, la joie d’être vivant alors que d’autres sont malades ou s’en sont allés. Je me dis que je coure un peu pour eux et qu’ils méritent que je coure longtemps!

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Bon, là, le gâteau était un peu plus gros. Pour éviter le mal de ventre, je vais prendre le temps de le digérer.

 

Ma gourmandise n’est pas pour autant rassasiée.

Et, les badbornes ont encore faim de belles aventures !

 

 

1 réflexion sur “Un ultra beau et fort”

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