Trail de l’étendard…que du bonheur !

Samedi 29 juillet, notre petit groupe prend la direction de Saint-Sorlin d’Arves pour participer au Trail de l’étendard.

Après un petit détour dans l’Ain, nous arrivons à bon port…et sans avoir bouchonné !

Le pique nique au col de la Croix de fer nous offre un panorama fantastique et dévoile déjà une partie du parcours…ça va piquer !

Nous prenons possession de notre logement au Chardon Bleu, l’accueil est au top. Les premiers contacts avec l’organisation pour le retrait des dossards respirent la convivialité. Et c’est dans cette bonne ambiance familiale, que nous terminons notre soirée avec une belle pasta-party.

Dimanche 30 juillet, réveil 3h10 pour prendre la navette qui nous transporte jusqu’à Bourg d’Oisans, village du départ pour le 66 kilomètres et ses 3900 mètres de dénivelés positif.

6 heures du mat le départ est reculé de 15 minutes, le temps reste pluvieux mais le soleil est annoncé pour le restant de la journée.Youpi !

Confinés dans la salle des fêtes, nous sommes 97 coureurs à nous élancer finalement à 6 h15. Quatre kilomètres de plat pour s’échauffer avant d’attaquer la première grimpette tout en sous-bois jusqu’à Villard Reculas (700+). L’orage gronde au dessus de notre tête mais nous sommes pour l’instant à l’abri !

Sortis des bois, les bénévoles font sonner les cloches pour annoncer le ravitaillement. Tout au long du parcours, ils seront là pour nous encourager, je tenais à les remercier pour leur présence, ses petits sourires et paroles échangés qui font du bien au corps et au coeur ! 

Altitude 1500 mètres, le ciel se dégage, juste le temps d’apercevoir un chamois, je continue ma trace en direction de l’Alpe d’huez. Jorge et les filles sont en arrière poste, la vue sur la vallée de l’Oisans est à tomber!

La première partie de course est exigeante. En effet, quand nous atteindrons le vingtième kilomètre, nous aurons déjà grimpé 2500 mètres soit pratiquement les 2/3 du  parcours. Pour l’instant après 2h30 de course, et après un départ rapide , je connais une légère baisse de rythme. On commence à me doubler. Grrrr!

Et ceci, jusqu’à ce que l’un d’entre eux me sorte de ma torpeur en me demandant au passage si je vais bien ? Je réponds timidement oui, mais il me fait remarquer que mes mains sont blanches ???

L’altitude? La baisse de température corporelle? J’avais bien remarqué que mes pas étaient moins dynamiques. Je secoue rapidement mes mains, agite les doigts. Nous sommes au 15 ème kilomètre au dessus de l’Alpe d’Huez et ses lacets mythiques pour les cyclistes (vue sur la station tout au fond, photo de droite). La version colorée de mes doigts revient doucement.

Je décide alors de m’accrocher à ce coup de main salvateur et emboite le pas derrière ces deux gars qui font la course tout comme nous sans bâtons (peu nombreux).

Ils ont le pas montagnard, et leur rythme permet à notre trio éphèmere de revenir sur d’autres coureurs.

Yes ! Les jambes tournent à nouveau à plein régime et nous atteignons le ravito du lac blanc 19 ème kms qui culmine à 2524 mètres.

Je ne m’attarde pas trop. Je sais que la suite réserve peu de positif et un paquet de négatif. Une succession de petites montées entourée de lacs d’altitude. Le décor est féérique et terriblement technique. Il s’agit de zigzaguer à travers les rochers, pierres et chaque pas réclame une attention permanente pour ne pas se viander méchamment !

Je trace en solo, avec juste les petits drapeaux qui balisent le parcours en ligne de mire. Le top. J’imagine les filles me succéder et angoisse un peu. Le terrain est vraiment engagé. On traverse des torrents, les pieds sont mouillés mais cette eau fraîche est un petit bonheur pour les pieds qui dégustent pas mal.

 

 

Finalement, après 10 bornes et 1000 de D-, en bas de la descente, je vois un de mes camarades de montée me rejoindre. Chouette, car je sais que le contournement du barrage grand maison va être long, très long. 7 kilomètres en dévers pour longer à main gauche cette retenue d’eau, le soleil tape bien et il faut s’accrocher pour maintenir le rythme. Je me cale dans les pas de mon partenaire du jour qui ne bronche pas. On croise un gars à terre qui nous dis que tout va bien et qu’il vient de vomir…

37 ème kilomètre, nous atteignons enfin le bout du lac pour nous ravitailler. Au loin, nous apercevons le col de la Croix de fer, la prochaine étape.

Les jambes répondent bien et nous atteignons le col assez facilement. 7 heures de course 42 kilomètres 2700 + sont derrière nous. Nous avons 2h30 d’avance sur la barrière horaire. Les filles passeront plus tard au forceps avec seulement 30 minutes d’avance…elles se mettront alors en mode guerrière pour avaler les derniers kilomètres…respect.

J’attaque la montée vers le refuge (2400m). Un troisième à rejoint notre duo et nous lâche rapidement. Il fait chaud et lourd. Petit à petit je rentre dans le dur, mon partenaire me lâche. Il finira 34ème en 10h43. Un peu plus haut, j’aperçois Zaza et Isa qui terminent leur randonnée. On échange quelques mots, et je repars à petit pas. Il faut gérer. Manger, boire et patienter que le moteur reparte. J’atteins enfin ce refuge où je m’accorde une vraie pause.

Il reste 300 mètres de dénivelé…une paille. A l’approche du sommet, 2700 mètres, l’énergie revient progressivement. Un coucou aux bénévoles et je laisse le glacier de l’étendard avec bonheur derrière moi!

Le ciel est très menaçant, le tonnerre gronde. Ce n’est pas le moment de trainer dans le secteur. Je ferai partie des derniers coureurs qui accèderont au glacier. La direction de course décidant sagement de faire bifurquer le parcours au niveau du lac blanc.

J’attaque la descente toujours bien technique. Je profite d’un moment de repos pour passer un petit coup de téléphone à Pat pour le féliciter sur sa belle 9 ème place sur le 22 kilomètres et 1500 D+ un peu plus tôt. Énorme, il fera une course de malade et termine à une seconde du 8ème en partant dans les derniers. Trop fort ! 

Je suis un peu cuit mais je sens encore un peu de force pour relancer et ne pas trop subir.  En tout cas ce petit appel me rebooste et je continue de descendre tel un chamois fatigué jusqu’au lac blanc. C’est à cet endroit dans la montée vers le glacier que je pouvais apercevoir de la rive gauche, et ce il y a plus d’une heure, ceux qui redescendaient du glacier. Les veinards me disais je alors!

Alors, je scrute l’horizon à la recherche d’un badborne ou d’un duo de filles…Et là, j’aperçois au loin un trailer vêtu d’un coupe-vent orange, casquette noire…Jorge, c’est bien Jorge. Je crie, gesticule pour qu’il m’aperçoive. A l’opposé des deux rives du lac, on se fait signe. Trop bien. Rassuré que mon pote est en passe de devenir finisher, je trace pour finir ce trail.

Je réalise que l’objectif initial, finir en 11 heures, est encore jouable. Les bénévoles m’annoncent sept kilomètres et que de la descente. Il me reste une heure.

Ma montre s’affole et m’annonce plus de 69 kilomètres parcourus??? Après coup, je crois que l’orage aura bien perturbé mon GPS. Juste avant de rejoindre le col de la croix de fer, synonyme de dernier ravito, je crois reconnaitre la silhouette de Pat. Punaise, c’est bien lui, armé de deux bananes et d’une flasque d’eau. Il se met à trottiner avec moi. Trop bon, j’ai du mal à relancer mais sa présence me réconforte. Il me décrit la fin du parcours. Je vais bombarder jusqu’à la ligne d’arrivée et terminer en 10h58.

Les amis sont sur la ligne d’arrivée. Stéph et Gilou les finishers du 22 semblent en forme même si ils avouent en avoir bien bavé! Un nouveau tee-shirt de finisher va rejoindre leur penderie pour confirmer à défaut de look leur talent de coureur ! Bravo les potos !

Pour ma part je suis explosé et décide de vite aller prendre une douche pour profiter des masseurs fournis par l’organisation. Zaza me rejoint et m’annonce que je viens de louper l’arrivée de Jorge. Il a fait une descente de malade et termine en sprint ! Yes ! Il boucle en 13h06.

Une bière plus tard, offerte par Julien, je remonte vers la ligne d’arrivée et croise Jorge. On se congratule et on se refait la course, il a bonne mine et a trouvé le parcours grandiose et super rude. Je confirme.

Après un bon massage, je retourne rejoindre notre petit groupe de supporters qui attendent avec impatience l’arrivée du dernier duo de filles, Céline et Marlène. Elles vont bénéficier d’un accueil de stars et d’une ovation digne de leur performance…elles sont finishers !!! et terminent en 14h38.

Sous les applaudissement de la moitié du village, les larmes succèdent aux embrassades. Marlène enchaine avec un interview qui fera date dans l’histoire du sport…hihhiiii…MERCI MARLÈNE conclura l’animateur.

L’organisation les récompense avec une médaille de ouf sculpté en bois, du délire…

Nous partageons le verre de l’amitié et un bout de pizza en toute simplicité avec les bénévoles. Nous félicitons Pascal RECH, le chef organisateur de l’événement, pour la qualité du parcours et la gentillesse promulguée par son équipe de bénévoles tout au long de la journée!

Le trail de l’étendard est une course à dimension humaine, où la beauté des paysages est diverse et incroyable…montée en sous-bois, lacs d’altitude, vue vertigineuse.

Elle est un véritable coup de coeur pour notre groupe de coureurs. Si le coeur vous en dit, également, n’hésitez pas à rejoindre la prochaine édition ! Que du bonheur !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 réflexions sur “Trail de l’étendard…que du bonheur !”

  1. Bruley catherine

    Bravo les badbornes. Respect pour votre performance. Je confirme le beauté du paysage. Déjà venue il y a longtemps. Au moment de la construction du barrage. Bone récupération à tous et bonnes vacances bien méritées.

    1. les badbornes

      Merci Catherine ! Je suis d’accord avec toi, le paysage est magnifique…bonnes vacances et à très bientôt

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