marathon

Top of the race

Mythique, chaleureux et inoubliable. Le marathon de New-York est bel et bien le temple de la course à pied sur route.

Imaginez vous 48000 coureurs encouragés par des centaines de mille de spectateurs dans un théâtre à ciel ouvert.

Du début à la fin de ce marathon, j’aurais pu checker des mains d’enfants, d’adultes. Des mains tendues pour vous porter à courir. Des encouragements pour vous dire que vous êtes incroyables!

Tout débuta à 1h30 ce matin là. Un réveil précoce dans cette chambre donnant sur la huitième avenue. Morphée est déjà sur la ligne de départ. Je profite une seconde fois du passage à l’heure d’hiver et somnole jusqu’au dernier moment.

Et, ce ne sont pas les gaufres garnies de beurre de cacahuètes qui étonnent et inquiètent mes voisins de table qui ralentiront mon appétit du jour.

6h. Nous prenons le car en direction du pont de Verazzano. Ambiance feutrée où tout le monde s’interroge sur son état de forme.

A proximité de fort Wadsworth, les bouchons se sont déjà formés. Des centaines de cars s’agglutinent les uns aux autres avant de déverser leur flot de runners. L’organisation est parfaite, militaire. Nous passons dans des portiques de sécurité.

Sécurity! oui elle est omniprésente et ce n’est pas le moment de plaisanter. Autour de nous peu de personnes déguisées et pourtant on se croirait dans un camp de réfugiés. La raison, il fait froid (5°c) et nombreux se sont habillés pour abandonner leurs vêtements à quelques minutes du départ.

Vêtements qui seront récupérés et donnés plus tard à des personnes dans le besoin. Respect. Nous jouons le jeu avec un sac poubelle en guise de jupe et une couverture Air France en écharpe!

Aprés avoir testé les toilettes, nombreuses et propres, nous nous dirigeons vers des villages en fonction de la couleur de notre dossard. En bon vert, j’accompagne ma douce chez les oranges où bagels, gatorade et boissons chaudes font merveille sur notre estomac.

9h.Je laisse ma douce avec les oranges. Il est temps pour moi de rejoindre le couloir de ma wave.

Le départ est magique. 300 mètres plus loin un hélicoptère NYPD vole en stationnement à une dizaine de mètres du pont. Ok ok you want to amaze my eyes! tu veux m’en mettre plein les yeux!

Trop d’émotions. Mon iphone m’annonce 10% de charge restante. Il a craqué et m’abandonne dans cette masse de coureurs qui submerge le pont et qui se dirige vers le même but: Central Park et sa ligne d’arrivée.

Avant d’atteindre Manahttan, le coeur de New-York, nous arpentons les boroughs (quartiers) de la ville.

Brooklyn, le Queens, le Bronx, la première avenue…Impossible de se perdre, tu cours toujours avec un pote à côté de toi, devant ou derrière.

Au bout du 5ème kilomètre, je reprend mes esprits et commence à penser chrono. Je repère la blue line ( ligne parfaite pour parcourir les 42,195 kms). Le plan de bataille est simple: courir le second semi sans perdre de temps voire même en négative split! (plus rapidement).

L’ambiance est tout simplement dingue. Des groupes de musique, des cris, des encouragements à la pelle… je me laisse porter par cette ferveur.

Au 8ème kilomètre , je double un gars qui dribble avec deux ballons de basket?! Les ravitaillements se succèdent. GATORADE!!! WATER!!!

Les cris des bénévoles tentent de couvrir la foule. Et puis, toujours cette main tendue pour te soutenir.

Les gobelets par centaines jonchent le sol. A certains ravitos, il faudra même doubler de vigilance entre les peaux d’orange et les flaques visqueuses.

1h50 au 21ème kilomètre. C’est un poil lent (5 minutes de trop pour espèrer faire 3h30). Mais je suis nickel et je cours depuis une dizaine de kilomètres en compagnie d’une gazelle américaine. Elle trace bien et reste régulière dans sa course. Un peu plus tard, elle ralentira. Ma montre me rappellera à l’ordre, et je prendrais alors d’autres cibles pour avancer.

Le parcours alterne entre faux plat et longues portions. Il est exigeant et la traversée des ponts (5 au total) réclame toujours un surcroît d’énergie.

Les miles (1600 mètres) paraissent de plus en plus long.Les smiles, eux, sont toujours aussi présents. Jamais une course sur route ne m’aura procuré autant de chaleur humaine.

L’entrée dans Central Park restera inoubliable. Je croiserai les regards de mon ami Jérôme et de sa famille venue spécialement nous encourager.

Et puis, il y a ce moment d’émotion qui s’empare de mon esprit comme une bouffée de joie remplie de larmes. Je pense à ce que je suis en train de vivre, à ceux qui loin d’ici pense à nous.

Pour un badborne venu fêter ces quarante ans c’est plutôt bien vu…isn’tit ?!

On me prend en photo. On m’assomme de CONGRATULATIONS GUYS. On me remet la médaille.On m’enroule dans une couverture de survie à l’effigie du marathon. On me donne un panier repas. On m’enroule d’une seconde couverture orange plus chaude.

Je marche 4 kilomètres pour sortir de cette masse de coureurs qui pleurent, rient et sont fiers de porter cette médaille.

Un truc de malade.

Les américains savent faire partager cette notion de dépassement et d’accomplissement personnel.

Ma douce me rejoindra quelques heures plus tard. Elle a explosé son chrono. Elle est au bord des larmes, épuisée, rincée.

Inutile de vous dire qu’on ne lâchera pas la médaille de la fin du séjour. Là bas, tu peux afficher sans fausse modestie ta performance.

Tu es finisher du marathon de New-York.

Sur le chemin du retour, nous croiserons Marlène (4h13)et Stéphane CHATELUS (4 pressions)au duplex et Marie-José PEREC à l’aéroport…que du people!

Notre aventure américaine a été grandiose.

Bien, les amis? maintenant que je connais la chanson…celà ne vous donne pas envie de chanter une autre fois…NEW YORK NEW YORK!!!!

 

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