SAINTELYON 2017, 72 km à – 72°

Trainée de force par ma partenaire de course Marlène, nous voilà sur le départ de la SaintéLyon dans les starting-blocks, le trouillomètre à zéro.

Non mais c’est vrai ! encore cette course se ferait de jour, au mois de juin et relierait Saint-Etienne à Lyon en une 40aine de km ce serait avec plaisir, mais là vraiment, il a fallu que Marlène me menace de la faire seule « sans moi », me fasse boire un Jéroboam de Champagne une nuit de St Sylvestre, pour que je me retrouve dans ce guet-apens.

Mais nous y sommes, bien entourées de Catherine, Sonia, Régine, Michel et Raphael de l’ACVS. Notre team féminine est parfaitement préparée grâce à nos sorties longues du week-end agrémentées à chaque fin de séance, par thé, petits gâteaux, papillotes, voire champagne quand on avait quelque chose à fêter. Les Saint’Elles Calade, nom de baptême de notre équipe, sont dans la place.

23H30 départ des premiers, nous partirons à 00H20 dans la dernière vague, déjà un peu frigorifiées. Après 30 min de course les pieds dégèlent doucement, on a un bon rythme. Les premiers km de bitume laissant dernière nous Saint-Etienne, on profite des premiers chemins qui longent les champs enneigés, avec le flot de coureurs multicolores qui nous montre le chemin devant et derrière une guirlande lumineuse faite de frontales. C’est beau comme une carte postale de trailer.

Arrivées sans encombre au premier ravito à St Christo-en Jarez, nous croisons Stéphane et Bertrand, qui nous encouragent, ça fait plaisir. Pour la suite, la neige nous offre un tapis magnifiquement glissant et un petit vent, tout droit venu du Groenland, qui nous incite à avancer. Encouragées par des locaux festifs qui proposent du vin chaud autour d’un feu, on se dit que c’est quand même sympa d’être là et que des doigts on en à 10 et avec un peu de chance on pourra en sauver au moins 9 ou 8.

Arrivées à Sainte Catherine, un thé plus tard, nous sommes prêtes à repartir, jusqu’à ce que Marlène, affichant un teint hésitant entre le blanc et le vert, me demande une petite pause pour se restaurer encore un peu, le problème c’est que rien ne semble passer. Après un petit gel, on reprend notre route, mais je ne suis pas très rassurée par l’état de mon binôme. On part doucement et 3 km après, nouvel arrêt, Marlène ne va pas bien, elle veut manger et change précipitamment d’avis, ce sera un petit vomi finalement. J’ai mal pour elle, je nous vois déjà revenir en arrière au ravito de Ste Catherine, pour trouver un beau médecin qui nous portera secours. Mais c’est sans compter sur la volonté de Marlène, plus connue dans le Beaujolais sous le pseudo de “La Foulée parfaite” qui décide de continuer doucement pour finalement reprendre la course en se restaurant plus souvent. Je surveille la gazelle, mais elle est bien repartie. Alors on continue enchaînant les chemins enneigés glissants et les chemins pentus complétement gelés. On croise un groupe de musique, installé dans la neige, au milieu de nulle part, venu pour nous encourager, ça fait tellement de bien. Plus loin, les descentes offrent un mélange de plaques de verglas et de pierres glissantes qui nous obligent à nous accrocher aux branches et ronces à notre disposition sur les côtés ou finir en luge quand la position debout devient intenable. Bon alors là on veut bien jouer le jeu mais il y a quand même des limites

Heureusement sur certaines portions des bénévoles que nous croisons nous indiquent où passer pour contourner les pièges. Une lumière rouge à l’horizon annonce la levée du jour, et bientôt l’extinction de la frontale. Ajoutez à ces bonnes nouvelles, la raréfaction de la neige et des plaques de verglas et ça commence à sentir la délivrance.

A Soucieux en Jarrest on retrouve nos supporters de mari venus nous encourager et nous apporter de quoi nous changer. Nous changerons juste les chaussures pour pouvoir courir allégées sur les derniers 20kms de bitume. C’est ici que l’on a le plaisir de retrouver Catherine et Sonia en forme. La dernière partie est hyper roulante, mais la fatigue accumulée ne nous permet plus vraiment de relancer. On court doucement, très doucement, mais on dépasse quand même bon nombre de marcheurs exténués. La team Saint’Elles Calade est réunie sur les derniers km pour franchir le pont Raymond Barre tant attendu et entrer sous la belle Halle Tony Garnier sous les ovations de nos plus fidèles supporters. Merci à eux, Dédé, Isabelle, Eliane, Isa et Jorges, Stéphane et Cédric et à tous nos amis qui nous ont envoyé des message d’encouragement.

Pour résumer la SaintéLyon fut une course dure très dure car froide très froide, mais ce fut surtout l’occasion de faire de belles rencontres. Et grâce à l’engouement et l’énergie qui se dégagent de notre team de wineuses, il y en aura certainement d’autres. J’ai même entendu parler d’une histoire de trail, avec des passerelles suspendues, un truc sur mesure pour moi qui ai le vertige, mais c’est une autre histoire…

 

 

2 réflexions sur “SAINTELYON 2017, 72 km à – 72°”

  1. Tout d’abord, je te tiens à préciser que certains faits ont été amplifiés voir erronés mais je ne rentrerai pas dans le détail… Un grand merci à toi Céline qui a accepté de me suivre dans cette folle aventure…
    Fière d’avoir vécu la mythique course nocturne entre Saint-Étienne et Lyon avec toi ma BFFE. Il va falloir qu’on remette ça l’année prochaine… on en reparle au jour de l’An devant une coupe de champagne !

Répondre à Celine Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut