Lésions tendineuses, partie 1

Un éclairage scientifique sur les lésions tendineuses, résumé par le site Sienport, dont l’auteur Pascal Prévost possède entre autre un doctorat en Neurophysiologie et de Biomécanique de la performance motrice…physionaute souvent plaggié mais jamais égalé!!!…

Fonction du tendon

Stabilisation des articulations
Structure passive mais rôle essentiel dans le mouvement articulaire
Lien entre muscle et os DONC rôle essentiel dans la transmission des forces musculaires aux pièces osseuses ==> produit un mouvement articulaire
Permet au muscle d’avoir une position optimale par rapport à l’axe articulaire ==> bras de levier de la force ==> influence sur moment de la force
Muscle + tendon = unité à part entière, composante dynamique ==> complexe musculo-tendineux
Haut

Composition du tendon

Tissu conjonctif dense, très vascularisé ==> important pour cicatrisation

Fibres de collagène organisées parallèlement à l’axe longitudinal ==> matériau précontraint
20% = cellules (fibroblastes)
80% = matrice extracellulaire
2/3 eau
1/3 matières solides = collagène (95%), substance fondamentale ; graduation de la concentration entre la jonction myotendineuse et la jonction ostéotendineuse (jq’à 99% du poids sec !!)

Constitution moléculaire

3 chaînes polypeptidiques ==> tropocollagène ==> micro-fibrilles (liaisons intra- et extra-chaînes pour la solidité) ==> fibrilles (entourées d’endotenon) ==> fibres ==> faisceaux ==> tendon (entouré de paratenon)

Tendinopathies

1. Enthéosopathies ou tendinopathies mécaniques

Description
==> micro-déchirures intra-tendineuses ou de la fonction ostéo-tendineuse (enthèse)
==> sollicitations exagérées en traction sur le tendon (sur-utilisation)
==> absence de toute réaction inflammatoire au niveau de ces lésions
==> localisation les plus fréquentes de ces enthésopathies ou tendinopathies corporéales = tendons épicondyliens, épitrochléens, sous-rotulien, d’Achille, des fessiers, des ischio-jambiers proximaux
Diagnostic
==> Recherche de l’évocation de la douleur par contraction isométrique et palpation de la zone incriminée
==> Étirements passifs insuffisants à cette recherche
==> Échographie
Traitement
==> Précocité de détection TRES IMPORTANTE, c’est-à-dire dans les 6 premiers mois de leur évolution !!
==> immobilisation ou, au moins, éviction totale des gestes traumatisants pour une durée minimale de 6 semaines
==> infiltrations particulièrement défavorables car perturbation des processus de cicatrisation + altération de la vascularisation !
==> après « repos » strict, rééducation basée sur renforcement excentrique progressif ; efficace ssi réalisé régulièrement, de façon répétitive, quotidienne, durant plusieurs semaines, avec augmentation progressive de la charge tout en restant en dessous du seuil d’apparition de la douleur tendineuse
==>Si lésions anciennes, (+ de 6 mois), résultats nettement moins favorables è récupération plus ou moins partielle et immobilisation beaucoup moins efficace dans ce cas. Seul recours = intervention chirurgicale !
2. Tendinosynovites et tendinopathies conflictuelles

Description
==> Lésions consistant en une véritable inflammation « péri »-tendineuse sans atteinte du tendon lui-même è touche l’enveloppe du tendon ou paratenon d’où paraténonites (mieux péritendinites ou ténosynovites puisque paratenon rempli de liquide synovial)
==> Localisation = tendon de main, du poignet, du long biceps, de la coiffe des rotateurs (bursite sous-acromio-deltoïdienne), du tenseur du fascia lata, parfois d’Achille, des péroniers latéraux ou du jambier postérieur
Diagnostic
==> Douleur surtout à la palpation et lors de la mobilisation activo-passive du tendon dans sa gaine ou contre le relief « irritant »
==> Testing isométrique indolore !
==> Échographie
Traitement
==> Anti-inflammatoires recommandés ==> infiltration cortisonique dans l’espace péri-tendineux durablement efficace
==> puis séances de rééducation supprimant les éventuelles adhérences gaine-tendon avant reprise d’une activité sportive
==> technique de mobilisation de la gaine / tendon = friction et crochetage le plus souvent
==> geste chirurgical ssi persistance de l’adhérence ou d’inflammation lors de ténosynovites chroniques anciennes et rebelles
3. Enthésophathies ou tendinopathies rhumatismales ou métaboliques

Description
==> dans situations rebelles aux traitements précédemment énoncés ou devant tableau particulièrement « inflammatoire » (rougeur, chaleur, crépitation, réveil nocturne, douleurs spontanées) ==> rechercher terrain « chimique » favorisant ou causant la tendinopathie
==> tendinopathies achiléennes et aponévrosite plantaire souvent les premières localisations d’une maladie rhumatismale, inflammatoire auto-immunitaire
Diagnostic
==> dépôts uratiques (acide urique) provoquant douleur aiguë ou chronique au niveau de l’enthèse
Traitement
==> maladies inflammatoires bénéficiant d’un traitement spécifique généralement médicamenteux
==> qqf attaques « toxiques » médicamenteuses pex celles provoquer par l’usage chronique de corticoïdes par voie générale peuvent aboutir à rupture totale du tendon

Conclusion

Devant tout tableau tendineux douloureux, au niveau de l’enthèse ou du corps du tendon

INDISPENSABLE de DIFFERENCIER les lésions intra-tendineuses correspondant à des micro-ruptures des pathologies péri-tendineuses inflammatoires.

Dans ce dernier cas, recours thérapeutique aux anti-inflammatoires judicieux.

Dans le second cas, recours illogique, inefficace DONC fortement déconseillé car peut même être toxique.
Toute perte de temps minimise dans ce type de pathologie les chances de succès et les capacités de cicatrisation s’amenuisent.

D’où examen clinique RIGOUREUX, notamment lors du testing isométrique associé à une échographie de bonne qualité pour s’assurer de la fiabilité du diagnostic différentiel.

Pour terminer quelques conseils pour éviter les tendinites c’est-à-dire les inflammations du tendon seul :

laisser le temps à l’organisme de s’adapter aux contraintes de l’entraînement : entrer très progressivement dans l’effort et les charges de travail (échauffement et planification de l’entraînement)
être attentif à la forme et aux temps de récupération
être exigent sur la qualité de son matériel qui doit être adapté à l’individu et à sa pratique (chaussures, raquettes, etc.)
être exigent sur la gestuelle propre au sport pratiqué qui doit être adaptée à l’individu
améliorer sa souplesse pour réduire les tensions au niveau des tendons<
soigner tous ses foyers infectieux (caries entre autres)
s’hydrater très régulièrement (avant, pendant et après le sport)
ne pas abuser d’aliments qui favorisent la production d’urée (viandes rouges par exemple)
corriger les éventuels petits problèmes de statiques (semelles)
après une longue période d’inactivité, ne pas chercher à retrouver rapidement son meilleur niveau

Bibliographie

Annaert, J.-M. (2000). “Ne dites plus jamais tendinite”. Revue de ka Médecine Générale, 172:146-150.
Danowski, R. et Chanussot, J.-C (1991). Traumatologie du sport. Paris : Ed. Masson, Coll. Abrégés, 328 pp.
Dupont, Ph. (1995). La Cicatrisation des tendons et des ligaments. ANMSR.

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