CORSE UN JOUR, CORSE TOUJOURS

Dimanche 24 juillet, 4h du mat’, nous reprenons le cap vers le Sud. Le décor minéral s’estompe petit à petit. Il s’étoffe maintenant de cours d’eau et de verdures. Si le mode course devient plus accessible, il reste minime sur nos journées de plus de 16 heures. La faute à des passages encore bien engagés et sur lesquels je ne m’aventurais pas en cas de mauvais temps. Ohhh que non ! 

Pendant 3 jours, le tout dans un silence prolongé, avec des repas express, Céline va courber l’échine sans presque jamais grommeler. Quelques frottements plus tard et deux ongles de pieds en moins, le retour de Bénédicte sera enfin la maaaarque de discussions débridées. Daniel apportera une dernière pierre à l’édifice, en lui promettant une fin roulante sur un tapis d’herbe jusqu’à Conca. Quel blagueur ce padre !

Mercredi 27 juillet, Lévie, 9h, je mange une glace sur la terrasse d’un café. Mon corps est en mode vacances et se délecte de tout apport calorique. On se remémore notre cavalcade de fêlés pour rejoindre Conca et boucler ce GR20.

Quel moment de vie, de l’émotion à l’état pur ce final. Je garde en moi pour toujours cette image de l’arrivée au panneau, les derniers pas, les yeux qui s’humidifient, cette étreinte de soulagement, d’accomplissement, avec mon “fratellu”. Cette traversée restera accrochée au panthéon des défis sportifs que j’ai accomplis dans ma vie.

Et cette photo de fous devant le livre d’or de conca (voir en dessous), on en parle? C’est un must. Elle résume à elle seule toute notre aventure.

Un Jean-Mi posé, les yeux fermés, tel un chef d’orchestre qui savoure la mélodie de l’instant présent et qui nous a régalé de sa gentillesse dès notre arrivée en Corse.

Le poing rageur de Daniel, le Padre, l’homme à tout faire qui nous a pris sous son aile, hébergé, covoituré, encouragé, ravitaillé, et tout simplement accompagné dans cette folle itinérance. Une belle rencontre, ainsi que son adorable compagne, Jo.

La volonté de Béné de boire le calice jusqu’à la dernière goutte, elle qui a du quitter le navire, après avoir dépassé sa zone de confort, pour nous éviter de chavirer et qui a de nouveau insufflé son humour pour un final qui ne manque pas d’air.

Au fond de la classe, le cul tourné, celui qui ne sera pas saucissonné sur la place du village mais qui va pouvoir y fanfaronner tous les jours. Baptiste, celui qui a toujours le smile (même sur cette photo) celui qui a distribué des conseils et des encouragements, celui qui a osé surcoudre une poche rouge sur un tee-shirt salomon, celui qui vient de l’Isle-d’Abeau mais qui chérit à tout jamais la plus belle: l’île de Corse.

Mi-ombre, mi-lumière, Céline, nous dévoile son visage. Elle a jeté ses chaussures pour laisser enfin respirer ses pieds. Elle n’a rien lâché lors de cette traversée éprouvante physiquement. Celle qui partage ma vie continue encore de me surprendre. J’avoue que je ne la voyais pas tenir un tel rythme. Bon, il m’a fallu quelques jours de GR points pour me bercer à nouveau dans sa lumière.

Et puis, le plus fou ou le plus grand, ça dépend. Cédric, qui tire la langue comme un pied de nez à la vie. Comme pour montrer que tout est possible, qu’il faut croquer ses rêves et les partager si possible pour les rendre plus fous, plus grands.

Le Gr 20 en cinq jours, c’est certainement une folie. Mais que dire des randonneurs qui supportent des sacs de plus de 30 litres, ils ont tout mon respect et je les ai souvent doublé en me disant quel courage ils ont de s’aventurer dans un tel chantier ! 

Le GR 20 est riche de rencontres. Malgré notre rythme soutenu, nous avons pu partager de chouettes instants avec des locaux ou des randonneurs. Le seul regret, c’est peut-être de ne pas avoir pu profiter des trous d’eau magiques qui se présentaient à nous. Il faudra revenir sur le GR20, et qui sait, peut être le finir en 4 jours ? Il paraît que maintenant la fin est roulante et verdoyante jusqu’à Conca…

Retour en haut