Même pas mal…

Marathonienne ça prend combien de n? et tu crois que je peux l’envoyer à toute ma liste d’amis? eh!! ça fais 5 minutes que personne ne m’a félicité!! Contemplatif, je suis resté en mode contemplatif devant l’exitation de ma douce qui a survolé son premier marathon. Alors un conseil, surtout n’oubliez pas les superlatifs après avoir parcouru son compte rendu!

 

Le grand jour est arrivé, enfin!!! Je suis au départ de la course, rue de la barre à Lyon noyée dans le flot des 15000 coureurs. 9h s’affiche mais rien ne bouge, le départ serait-il en retard?

Non, si on se hisse un peu au-dessus du sas F, celui des coureurs qui souhaitent finir en -de 4h30, on voit qu’après la ligne de départ la foule est en mouvement donc soit c’est une holà soit ils sont partis. Pour nous il faut attendre encore puis on commence à marcher pour passer la ligne de départ à plus de 10mn du top chrono, en petites foulées.

Difficile encore de tenir son chrono, trop de monde, il faut attendre d’atteindre les quais de Saône pour trouver son allure bien qu’il faille être bon en slalom. Énormément de tee-shirt blanc du 10km et beaucoup d’orange celui du Semi, si ça se trouve je suis la seule a faire le marathon… Même pas peur!

Premier ravitaillement passé, ils ont du oublier les poubelles, à part les deux pauvres poubelles de recyclage à la sortie du ravito, plus rien. Tout le monde jette ses bouteilles sur les trottoirs, même si la ville va surement ramasser après, ça le fait pas point de vue image. Un petit pont, qq kilomètres de quai, on se retrouve vite vers le Rhône on lâche les 10km pour aller en direction du parc de la tête d’Or. Première pastille anti-courbature et premier gel effort gout thé, je suis dans le bon rythme, même un peu trop vite si je ne regarde pas la montre, donc je me cale sur les 6mn/km, c’est pas le moment de faire du zelle, il reste bcp de route…

Au parc, la ballade est sympa on croise les coureurs qui ont déjà du faire un bon tour de parc les familles qui patientent entre 2 vagues de coureurs pour traverser les allées, mais aussi les daims, 2 écureuils qui jouent sans se soucier du tumulte environnant, les girafes, une belle promenade pour un dimanche en ville… On reprend la route direction le centre, on traverse les rues commerçantes, pas mal pour faire du repérage. Les filles j’ai vu qq boutiques qui liquidaient, il faut que l’on s’organise une petite virée!

A l’approche de la place des Terreaux un message d’encouragement s’affiche en lettres lumineuses “Ne lâcher rien” sympa on arrive sur le ravito Powerblade, l’entrée est sympa, une belle arche un message d’encouragement, super, mais quand on débarque sur la place des terreaux, c’est un vrai carnage! Des bouteilles de Powerblade jonchent le sol sur tout le parcours, c’est carrément casse gueule, d’ailleurs le bouchon de la Powerblade est vicieux, tu peux rouler dessus ou le coincer sous ta running, moi j ‘ai fait les deux car je suis très joueuse. Bon les organisateurs on vous a demandé des poubelles, c’est quand même pas compliqué, et le gentil sponsors la prochaine fois tu débouches les bouteilles avant de les donner aux gentils coureurs pour pas qu’ils aient la mauvaise idée de tout jeter par terre sous prétexte que d’autres coureurs avant eux, avaient fait la même chose. Oui parce que les gentils coureurs, c’est pas très compliqué non plus d’attendre de croiser une poubelle pour jeter ces déchets, si c’est une poubelle de recyclage c’est encore mieux!!!

Même si cette marre de bouteilles me dérange bcp, rien n’entamera ma bonne humeur de ce grand jour de premier marathon. On arrive au 20km et là ça rigole plus on se sépare des semi pour se retrouver sur le parcours des grands, ça fait un peu peur au début, on se dit qu’il reste encore la moitié à parcourir. Mais concentrons nous prenons les km les uns après les autres, on ne se déconcentre pas. On reprend sa petite pastille homéopathique anticourbature et on se déguste une petite barre à l’amande. Tout à coup il y a bcp moins de monde ça fait vide. Direction confluence, au ravito du 24e km pause pour remplir mes petites gourdes vides et on repart dès l’opé terminée, les gens sont sympas mais c’est pas le moment de perdre le rythme. C’est là où il faut surveiller le chrono pour rester à 6mn/km sinon je vois bien que j’ai tendance à prendre un peu mon temps. Les personnes que je croise de l’organisation on tous un mot gentil d’encouragement, là si je m’écoutais je m’arrêterais presque pour leur claquer une bise tellement ça fait du bien. On a même le droit à une fanfare c’est sympa.

30e km le fameux, ça va, pas de mur à franchir ou de jambes défectueuses, la machine à l’air de bien fonctionner. Un gel fraise bcp trop sucré, mais c’est pour la bonne cause. Le stade de Gerland s’ouvre à nous, plutôt sympa de courir le long de la belle pelouse. Mes doigts de pied iraient bien s’y prélasser quelques minutes parce que j’ai beau avoir le sourire ça commence à chauffer sous la voute plantaire. Parc de Gerland, puis on reprend les quais du Rhône, tout va bien, mais je n’essaie plus de tenir les 6mn/km, j’essaie de ne pas dépasser les 6mn20, mais je ne suis plus aussi exigeante au niveau du chrono.

Km 35 environ, on croise les marathoniens qui ont de l’avance sur nous, on voit que ça commence à faire mal de chaque côté de la bande qui nous sépare, quelques uns marche d’autres étirent des crampes, il y a un Monsieur en particulier qui fait carrément peur, il n’a plus l’air d’avoir de sang à tous les étages tellement il est blanc, un autre qui saigne au niveau des pectoraux ça fait des longues traces rouges sur le tee-shirt blanc, à tout les coups le tee-shirt est foutu, c’est malin… En fait je crois que je me concentre sur ceux qui ont très mal pour me dire que tout va bien, parce que j’ai beau être motivée, les genoux commencent à se faire sentir et les jambes à s’alourdir. Là je crois que je peux dire que ça commence à être dur et puis ces quais sont drôlement longs, quand est-ce qu’on fait demi-tour?

6mn45 du km bon on va essayer de revenir au plus près des 6mn30, au bout d’un moment il faut savoir être conciliante avec soi-même. 36km un nouveau gel fraise bcp trop sucré décidément, mais bon si ça pouvait remettre un peu de boost dans le moteur, je ne vais pas m’en priver. Même si c’est dur tout ça reste supportable, il y a même une dame que je viens de remercier pour ces encouragements qui me félicite d’avoir encore le sourire. Je crois que c’est mon amie pour la vie celle-là.
Je me force à boire encore sur les dernier km, même si j’ai l’impression que je ne peux plus rien avaler. Un mini grimpette bien raide avant de retrouver la rue de la barre la fameuse et l’arche d’arrivée au loin. Je l’ai fais une seconde d’émotion mais je me reprend vite parce que l’émotion ne s’accorde pas bien avec respiration et si je veux accélérer il m’en faut encore un peu du souffle.
Là, je vois mon groupe de supporters attitré qui m’attend depuis un bon bout de temps, depuis qu’ils ont terminés leur semi et mon coach préféré se met à courir à côté de moi pour me faire accélérer jusqu’à la ligne d’arrivée.
Putain trop contente je suis marathonienne et pas peu fière de l’être.

M’en fou j’ai pas la victoire modeste, mais je suis décidément trop contente pour ça!!!

Mon marathon en chiffres :
42km195
4h25mn58s
4 pastilles anti-courbature
3 gels effort
1 barre pâte d’amande
4 gourdes 250ml
3 bouteilles evian 33 cl
0 pause marche
1 pause pipi
1 pause ravito
0 médaille (elle est vraiment radine l’organisation sur ce coup là, il faut quand même se les taper les 42 bornes)

9 réflexions sur “Même pas mal…”

  1. Trop forte la nouvelle marathonienne !!!!!!!!
    Belle performance et super perf
    Tu peux etre fiere de toi, dans tous les cas nous nous le sommes
    Bienvenue dans le monde des marathoniens
    Super compte rendu, cela rapelle des souvenirs…..
    Encore mille bravos
    Doudou

    1. Merci mon Doudou, c’est trop gentil. A toi je peux l’avouer, en fait j’ai beau être matinale, j’ai mal… Depuis 2 jours chaque escalier constitue pour moi de mini marathons.

  2. Bon ok j’avais déjà entendu l’histoire….. en vrai, mais vraiment c’est avec plaisir que j’ai relu ta formidable aventure;franchement chapeau bas à ma partenaire de foulée du WE ,

    1. Merci ma Val, pour ton soutien et pour toutes les sorties du week-end, les plus longues, qui passaient hyper vite à papoter en ta compagnie. A quand le prochain ensemble sparring partner?

  3. ISABELLE et JORGE

    coucou ma soeur

    Je ne sais pas si je t’ai déjà félicité. ALORS TOUTES MES FELICITATIONS. BRAVO POUR CETTE SUPERBE PERFORMANCE.

    Moi je sais que je t’ai déjà félicité à l’arrivée du marathon, dans la voiture, chez toi, à la zumba. J’ai utilisé tout le vocabulaire disponible pour exprimer mon admiration face à cette épreuve que tu as reussie avec brio.Encore bravo à la marathoniennnnnne (je me demande s’il y a assez de N ?).

    1. merci, merci, merci, je me demande si pour le coup c’est pas un peu trop quand même toutes ces félicitations? Mais bon 42km et 195m quand même, ça doit être normal alors…

  4. Félicitations! j’en ai eu les larmes aux yeux en te lisant (sans blague!) parce que je connais la sensation 🙂
    Bravo encore et continu si tu veux faire un jour le marathon des sables avec ton chéri..
    Bises et peut être à samedi sur le Beaujolais…mais je fais juste le semi.
    Bon courage aux trois lascards pour toutes leurs épreuves à venir…j’en suis fatigué rien que d’y penser!

  5. Merci Hubert pour ton message. C’est certain je vais resigner pour un prochain marathon, mais certainement pas dans le désert marocain. Trop de km enchaînés, trop de sable, trop de bouffe déshydratée, trop de chaleur, trop d’ampoules et de douleur en perspective. Ajouter à cela un sac à dos où tu dois transporter ta bouffe et tes affaires pour une semaine c’est pas mon truc. Pas plus, d’un fada par famille…
    A samedi sur le marathon du Beaujolais je serais du côté des supporters.

  6. Julie Amandine

    Bravo à la marathonienne ! Très beau récit et quel bel exploit ! Pas de raison d’être modeste c’est pas tout le monde qui fait des marathons je suis admirative ! Encore bravo et merci de faire partager ça aussi bien raconté….

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