De retour des Aravis

4h30…le chan330_photot du coq du portable d’Olivier résonne dans la chambre du fasthotel. Un peu rude, mais après avoir gagné 5/2 contre les suisses, nous avons encore l’humeur patriotique!

Au programme de la journée, 52 kms et 3900 de dénivelé positif. Un beau morceau montagnard qui risque bien de piquer les cuisses.20140622-080204-28924202.jpg

5h30 après un briefing où le médecin chef nous alerte sur les risques de déshydratation importants en raison de la chaleur, nous nous élançons dans les rues de Thônes en essayant de suivre Jean-Jacques le meneur d’allure parti à fond de ballon! 500m de bitume, et voilà déjà la première montée 1000 mètres de positif en continu qui nous tend les bras…enfin les jambes!

Le flot de coureurs, un peu moins de 200, s’étire progressivement au fur et à mesure de la pente.

Olivier part en tête, suivi de Jorge et je me contente de les suivre à une centaine de mètres. Un peu plus loin, je rejoins Jorge qui en se retournant s’étonne de voir également Olivier revenir derrière lui…il a profité d’une pause intestinale, nous voilà donc tous les trois!

Pas très longtemps, car Olivier remet le moteur en marche, nous reverrons Jorge un peu plus tard…à Thônes!

Le premier col franchi, Olivier a déjà pris un peu d’avance…un peu moins de 2 heures de course et à peine 11 kms…je reste tranquille car la deuxième difficulté approche avec 1200 D+.

Je zappe le ravito du 11 et m’arrête brièvement au 16. La montée commence, je cible une féminine devant moi qui semble maintenir une bonne allure. La montée en forêt calme bien les muscles. Après une heure d’effort, on sort enfin du bois pour apercevoir de loin le sommet…de tous petits lacets avec de tous petits bonhommes, et là tu te dis non non cela doit être des randonneurs!20140622-080209-28929073.jpg

Et bien si c’est bien la trace! Le positif, c’est que je viens d’apercevoir Olivier…je fais un petit pointage il a 3 minutes d’avance mais de loin son pas semble moins rapide. Les jambes répondent bien, je lance la caravane du tour de France…touloulouloulou 1′ de retard sur le maillot jaune, je grignote progressivement mon retard et dans la partie la plus raide et bien ensoleillée, je me rends bien compte qu’il semble vraiment touché.

Le chamois est à la peine ! Dans le haut du col, je le rejoins tel un avion de chasse et emporte les points du meilleur grimpeur!

Une petite photo pour graver ce petit moment de gloire ! l’élève a surpassé le maître ! remarquez les traits tirés du pauvre Olivier et mon sourire ravageur de winner !

Mais la descente ne se passe pas comme prévue, alors que je l’imaginais au fond du gouffre… il repart ni une ni deux avec une aisance incroyable.

L‘herbe couchée avec des trous, glissante à souhait, et le dévers sont une véritable torture, ma cheville droite me fait souffrir, bref tout va mal.

Olivier crie qu’à ce rythme là on va terminer en moins de 8 heures! Il est fou ce montagnard!

Je peine à le rejoindre au ravito du 34ème kms où il me fait de grands gestes pour me faire comprendre de ne pas traîner!

imageOk ok je pose les bâtons, charge la poche à eau et la gourde, je dis à Olivier de commencer à partir le voyant piétiner…une poignée d’abricots secs et des kiwis séchés…hummmm un régal, j’attaque la descente avec l’objectif de rejoindre mon poto et de lui montrer de quel bois je me chauffe…je l’aperçois au loin après un bon kilomètre de descente, je suis bien et me régale des victuailles en me disant que malgré les bâtons je me ravitaille facilement…heuhhh mes bâtons ????ohhh le con j’ai laissé mes bâtons au ravito!

Demi-tour, je remonte la tête basse en regardant descendre tous les coureurs que j’avais dépassé vaillamment, la féminine, l’homme en rouge, le mec en vert, le copain en bleu qui me demande ce que je fous à l’envers…bref que du lourd pour mon niveau!

Je retrouve mes bâtons à l’endroit exact où je les avais posé…dépité je reprend un abricot sec…Olivier est loin, la course s’envole. Il reste la plus grosse difficulté de la journée, le col de la Tournette et ses 1500 mètres positifs…le moral est à zéro et j’entame la montée à 2 à l’heure.

imgres-1images7,8,9 heures de course des crampes  de malade aux quadriceps…des hauts, des bas, un terrain bien technique avec du pierrier...c’est fou!

Je pense à Jorge qui fait son baptême du feu en montagne et je me dis que lui aussi doit bien être à la peine, j’imagine le chamois à la terrasse de Thônes le sourire de vainqueur aux lèvres. Le paysage est magnifique. 

Je pense à l’UTB qui nous attend dans un mois avec le double de kms et de dénivelé..on est fou!

L’arrivée comme tout ultra dure une éternité. Et alors que je pensais terminer tranquille, voilà que j’aperçois deux ovnis revenir à fond de ballon sur moi et qui ont bien l’intention de me déposer avant la ligne. J’entends hurler le speaker et je comprends qu’il s’agit de la première féminine du parcours du 70 kms.

J’accélère et termine rincé une poignée de mètres devant eux. Je cherche Olivier. Avale coca et eau pétillante d’un trait. 9h52. Je termine avant les 10 heures. Je suis content.

Olivier et ses 9h19 me rejoignent. Ils sont tout propres.Douchés, savonnés et respirent l’air de la montagne!

Jorge nous rejoindra une douche et un massage plus tard en 10h39. Respect.

On savoure ensemble et on refait la course! Un boeuf bourguignon et une poignée de kilomètres plus loin, tout le monde rejoint la maison.

En conclusion,une bonne préparation en vue de notre objectif annuel.

Une superbe course avec des bénévoles aux petits soins...le trail des Aravis c’est pas le paradis mais ça vaut le détour!

 

 

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