Trail volodalen lac de vouglans = Ultra sourire

Ce samedi 28 juillet 2012 restera une date particulière. Je suis rentré dans le monde de l’ultra.Il est 6h30 du matin. J’arrive à Moirans dans le jura. Pas de vigile à l’entrée, seul quelques furieux en short se balladent sur le parking. La nuit a été courte et la journée s’annonce longue…

Avaler 71 kilomètres avec 2300 mètres de dénivelé positif. On peut rêver mieux comme petit dèj! Je suis curieux de savoir comment je vais digérer ce défi? Curieux de savoir à quoi ressemble une épreuve de ce type: un ultra. Ultra comme surdimensionné, démesuré car la distance à parcourir est proche de deux fois celle d’un marathon!

 

 

 

 

Pour rendre compte de ma course, je ne vais pas la détailler kilomètre aprés kilomètre car cela va vite ressembler à…c’est long…aÏÏeee j’ai mal…quand est ce qu’on arrive?…de l’eau…des bananes…tiens ça monte encore…non j’avais plutôt envie de vous livrer mon sentiment général d’après course.

Ce saut dans l’inconnu m’a déjà rassuré sur ma condition physique..mon corps a encaissé l’effort même si il a souffert et le chrono final de 10heures et 48 minutes..SI SI presque 11heures alors que le premier termine en 6h30…me laisse une bonne marge de progression!

trail vouglansJe me suis senti HS à mi parcours et le fait de se retrouver souvent tout seul m’ont conduit à marcher plus que de raison. Je garde d’ailleurs en mémoire ce moment d’égarement et de fatigue vers le 45ème kilomètre…je marche dans une foret de conifère et je me traîne depuis 3/4 d’heure comme un gastéropode jurassien quand soudain je vois débouler “Barbie” qui me lance un “excuse me  please” que je traduis en pousse toi grosse limace où je t’écrase!

Après environ 3 secondes de réflexion, cet électrochoc me pousse à recourir et je la garderais en point de mire jusqu’au ravitaillement. Si elle le quitera avant moi, la limace s’était transformée en Ken LE Survivor et je me ferais un malin plaisir de la tracer au 56 éme kilomètre. Que les féministes se rassurent, cette histoire n’est pas terminée puisqu’à 1 kilomètre de l’arrivée, Barbie me doublera à nouveau sourire au lèvre alors que je m’étais remis en mode limace..bravo à elle et encore merci car sans son  intervention je crois bien que j’aurais pris racine pour de bon.

Comme quoi le mental est bien le premier carburant de ce type d’épreuve. J’ai été au bord des crampes, j’ai souffert de mon tibia gauche presque toute la course mais malgré la douleur physique je me suis senti bien, content d’être là et d’avancer, de terminer cet ultra.

Je garde également en mémoire la gentillesse de cette bénévole qui après être venue à ma rencontre, trottine avec moi jusqu’au stand du dernier ravitaillement sans me lâcher de paroles réconfortantes, elle me détaille la fin du parcours, remplit ma poche à eau m’encourage à boire à manger me dis que c’est super d’être là…bref je bois ces paroles et me laisse chouchouter en me gavant de comté…un super boost pour le moral à 8 kilomètres de l’arrivée!

Je me revois scruter ma montre et calculer le nombre de kilomètres qui me séparent du prochain ravito, de la fin de course. Sans plus aucune notion de l’avancée de la journée mais simplement de ce chrono qui défile et qui rythme ma course et mes pensées.

Physiquement, j’ai pris conscience du travail à accomplir pour devenir plus endurant. Notre défi pour le marathon des sables devient plus concret. Je vois un peu plus ce que réclame ce type d’effort et je m’apperçois que la moindre blessure deviens vite un calvaire sur le long terme.

Deux jours après ce trail, les courbatures ont disparu seul la trace d’une belle inflamation sur le tibia gauche persiste.

Je vous laisse avec 4 minutes de vidéo prises au cours de cet ultra…la qualité de l’image est pas top top mais on voit bien que je suis en mode limace…en mode ultra!

Classement final 52 ème / 61  temps officiel 10:49:33  soit une moyenne 9’09/ km  soit  une vitessse de 6,67  km/h


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